Le roman de Video Girl
INTRODUCTION
Après être sortie de la télé, Video Girl sort des cases étroites de la bande dessinée pour nous apparaître sous forme écrite. Malgré le nom de "roman", cette oeuvre est en réalité un recueil de trois nouvelles nées de l'imagination d'un célèbre scénariste de séries et de téléfilms. On y trouve une version légèrement revisitée de l'histoire de Aï et les aventures de deux Video Girls inconnues.
L'histoire :
Aï AMANO
Identique à la version manga, il est inutile de s'y attarder, vous
devez tous la connaître par coeur.
You KAGETORI
You a été placé dans un coin d'étagère
du vidéo-club car sa dernière mission s'est soldé par
un échec. De ce fait, personne ne la loue. Mais un jour, un jeune garçon
nommé Shuji la remarque. Il est amoureux de Miyuki, son
amie d'enfance, mais cette dernière est amoureuse de son frère
Yuitchi, frère envers lequel il a toujours éprouvé
un complexe d'infériorité. Il est vrai qu'il est meilleur au
foot, meilleur dans les études, beau garçon, bref, il a tout
pour plaire. Menacée par le recyclage, You va redoubler ses
efforts afin d'aider notre héros à dépasser ses craintes.
Yume KAYAMA
Yume est lasse de son travail de Video Girl, elle se demande
si elle va continuer encore longtemps. Un jour, un nouveau client la demande.
Mais quand elle l'observe, elle se rend compte avec une certaine surprise
qu'il s'agit d'une fille ! Elle s'appelle Miho SHIMADA s'inquiète
beaucoup pour Takeshi, son ami qui a de plus en plus de mauvaises fréquentations
alors qu'avant, il était passionné par les études.
Partisan du moindre effort
Malgré ce qu'on pourrait croire,
KATSURA n'a presque pas participé à cette oeuvre et son
travail s'est résumé à quelques illustrations. C'est
avec dépit que l'on découvre au fil des chapitres une dizaine
de dessins dont la moitié ne sont pas vraiment convaincants. Le pire
vous attend à la fin du volume. Au lieu de nous offrir quelques illustrations
inédites en bonus, comme il est convenu dans chacune de ses oeuvres,
le Maître nous ressert des images déjà présentes
dans les différents volumes de la version manga. Des nouveautés
auraient été plus judicieuses.
Seules les premières pages sont accrocheuses car elles comportent 4
illustrations couleurs (Aï, You, Yume et Moemi)
vraiment réussies ainsi qu'une mini histoire mettant en scène
toutes les Video Girls, version manga ou roman. Un bon point !
Malgré cela, on ne peut que déplorer un KATSURA, hélas,
presqu'absent.
Le café littéraire
Nous sommes désolés, mais
étant donné qu'il ne s'agit pas d'un manga et que nous ne sommes
pas des critiques littéraires, nous sommes dans l'incapacité
de vous exposer en détail tout ce qui compose cette oeuvre. Même
si ce n'est qu'un petit bouquin bien loin d'un MALRAUX ou d'un ZOLA,
nous ne sommes pas suffisament calés... Nous allons nous contenter
de formuler quelques remarques.
Il est très agréable et curieux de découvrir l'adaptation
d'un tel manga-culte en mots. Malgré l'abscence d'images auxquelles
KATSURA nous avait habitués, on arrive parfaitement à
s'imaginer les scènes décrites, l'ambiance du manga et du livre
étant quasi identique. Il faut dire que l'auteur a l'air de s'y connaître
et que les traducteurs ont dû faire du bon boulot.
Etant donné que ce ne sont là que de simples nouvelles, elles
ne sont pas trop travaillées, mais le narrateur omniprésent
nous fait découvrir les pensées et les sentiments de chacun,
ce qui nous facilite la compréhension. Le style est clair, les actions
directes et les descriptions sont précises sans être lourdes
avec de jolies métaphores et autres figures de style.
Pour être bref, contrairement à KATSURA, TOMITA
a fait du bon travail.
Et les filles dans tout ça ?!
C'est bien beau de parler des auteurs,
mais qu'en est-il des nouvelles en elles-mêmes ? Procédons par
ordre :
La première est une version plus légère de Video Girl
Aï. Beaucoup de choses ont été omises, les personnages
sont moins longuement décrits et l'histoire s'arrête au début
du volume 2 de la version manga. Par rapport à cette dernière,
le seul changement concerne la fin, devenue plus triste. Pas grand chose donc.
La deuxième nouvelle est déjà plus originale puisque
la Video Girl présente est sur le point de se faire recyclée,
sa première mission s'étant soldée par un échec.
De plus, le garçon duquel elle doit s'occuper est en conflit avec son
propre frère par rapport auquel il fait un complexe d'infériorité.
Rien d'exceptionnel mais de bonnes nouveautés qui constitue une bonne
variation sur ce thème archi-connu.
La troisième et dernière histoire est sûrement celle qui
sort le plus du cadre habituel. Yume est une Video Girl qui
se demande si elle veut continuer ce "travail" et la personne qu'elle
doit prendre en charge est une fille. Une bonne partie de cet épisode
sert de véritable pamphlet à l'égard d'un système
japonais d'éducation et de scolarité totalement archaïque
et hypocrite. Même si l'auteur ne s'en doutait peut-être pas,
sa vision s'adapte également très bien à notre sytème
français. Nous ne savons pas ce qu'il en est au niveau des autres pays,
mais si les francophones veulent nous donner leur avis, ils sont les bienvenus.
Au final, on se retrouve avec trois histoires de plus
en plus originales et de plus en plus intéressantes, pleines d'action,
d'amour et de réflexion, et ce malgré le peu de travail fourni
par KATSURA.
CONCLUSION
Seul l'auteur (TOMITA) a du mérite
car il est arrivé à bien retranscrire le manga en nouvelles.
Par contre, KATSURA n'a que quelques illustrations réussies
a son actif. Pour le peu de dessins présents, il aurait été
plus sérieux d'en faire des magnifiques.
En tout cas, une oeuvre originale dans le monde du manga que nous conseillons
vivement à ceux qui aiment Video Girl sans forcément
apprécier KATSURA. A l'inverse, les fans du Maître seront
déçus et prieront pour qu'il ne recommence pas.